Au terme des dix mois de stage et de formation pastorale vécus sur la paroisse des Seize Bienheureuses Carmélites de Compiègne, plusieurs personnes m’ont demandé ce que je retirais de cette année très riche en rencontres et en expériences.
Quand je suis arrivé dans la paroisse le 5 septembre 2022, celle-ci ne m’était pas inconnue. J’avais déjà eu l’occasion depuis Pâques 2021 de quitter mon séminaire à Ars pour venir à plusieurs reprises au presbytère saint-Antoine passer quelques jours avec le père Pascal Monnier et le père Yann Deswarte. C’était pour moi l’occasion de goûter à cette vie de fraternité, l’un des piliers de la société Jean-Marie Vianney pour laquelle je me forme en vue du sacerdoce. La vie fraternelle durant cette année avec eux deux, au rythme des partages, des repas, des temps d’adoration et des offices vécus ensemble quotidiennement, fut sans aucun doute pour moi le premier soutien humain, qui me conforte d’ailleurs dans mon désir d’être prêtre de la Société Jean-Marie Vianney. La rencontre hebdomadaire avec tous les frères prêtres de la paroisse était également pour moi une vraie joie. Si je devais souligner les forces de cette paroisse, je mettrais sûrement la complémentarité de nos prêtres en bonne position. Chacun d’eux donne ce qu’il a à notre service, avec ses forces et ses limites humaines. Prenons donc particulièrement soin d’eux avec les forces ou les charismes propres à chacun d’entre nous !
Je fus d’ailleurs toujours bien accueilli, et de nombreuses familles me firent dès le début de l’année la joie d’une invitation à déjeuner ou à dîner. Cette spontanéité m’a touché, tout comme la surprise de constater bien vite à quel point les engagements des fidèles laïcs dans la vie de la paroisse ou dans des mouvements chrétiens étaient nombreux. On peut dire sans conteste que c’est une force et une qualité pour cette paroisse. Les séminaristes (et sans doute les prêtres aussi) ont besoin de cet accueil chaleureux dans les familles, de ce lien fraternel ou amical qui repose et soutient, de l’engagement fidèle et responsable de paroissiens sur lesquels s’appuyer et auprès desquels apprendre.
Mes différentes missions m’ont porté au long de l’année auprès des jeunes : à l’institut Jean-Paul II pour le catéchisme ou les temps forts du primaire, du collège et du lycée ; au patronage Totus Tuus chaque mercredi après-midi ; à l’église saint-Antoine avec la vaillante équipe de servants de la liturgie ; à saint-Germain au sein de la Communauté Chrétienne Etudiante ; à saint-Paul avec l’aumônerie Alive pour les lycéens. Ce fut pour moi une grande responsabilité d’accompagner ceux qui représentent l’avenir de l’Eglise du diocèse, et de devoir rendre compte auprès d’eux de ma foi. Mais la joie de tous ces jeunes, leur curiosité, leurs doutes, et leur soif, ont été les raisons principales qui m’ont poussé à me former pour chercher à transmettre avec précision (parfois un peu trop peut-être) le dépôt de notre foi. Cette foi dont nous sommes les dépositaires et les passeurs, avec ce qu’elle implique comme vérités morales, anthropologiques, pastorales, existentielles, est d’une telle richesse pour ouvrir un chemin de vie dans le cœur des générations qui arrivent, que cela ne cesse de m’impressionner depuis le début de mes études au séminaire. La soif de formation chrétienne que j’ai constaté chez plusieurs baptisés adultes en est également un signe fort. C’est pourquoi j’ai un très grand respect pour tous ceux qui se dévouent, dans cette paroisse en particulier, à l’accompagnement des jeunes vers le Christ : les équipes pastorales, catéchétiques, les aumôneries, les bureaux, les communautés religieuses, et tous les bénévoles.
Enfin l’une de mes grandes joies cette année fut d’être envoyé au service des pauvres : les malades à l’aumônerie de la clinique saint-Côme, les familles en deuil lors des célébrations de funérailles chrétiennes, les gens de la rue au café sourire du Secours Catholique, les personnes qui ne connaissent pas le Christ lors des évangélisations de rue. Avec quelques aléas de santé, un peu d’inexpérience, un soupçon de maladresse, ma petitesse de pécheur pardonné, et toutes les limites qui sont les miennes, je me suis senti comme un pauvre parmi les pauvres, heureux d’être à sa place, découvrant la joie de vivre les béatitudes avec le Christ présent dans toutes ces personnes rencontrées.
Cette année est passée très vite, je veux remercier chacun de ceux que j’ai pu rencontrer, qui m’ont aidé à grandir, en particulier ceux qui ont grandi en patience à force de me côtoyer au quotidien.
Soyez sûrs que je vous emporte tous avec moi dans la prière auprès du saint curé d’Ars pour la suite de ma formation de séminariste !
Geoffroy Dabas