Désireux de m’engager d’une manière approfondie dans la vie chrétienne, j’ai été incité par un oncle, membre de l’Ordre de Malte, à participer aux activités de la délégation de Vaucluse où j’ai habité pendant presque seize ans. J’ai été, ainsi, associé au travail accompli sur le terrain par les bénévoles pour être au plus près des préoccupations des personnes fragilisées par la vie. En arrivant à Compiègne, en 2019, j’ai tout naturellement poursuivi cet engagement au sein de la délégation de l’Oise, notamment dans le cadre des maraudes qui ont lieu les dimanches matins, de novembre à avril. Depuis 2015, je participe également aux pèlerinages internationaux que l’Ordre Souverain de Malte organise, tous les ans, à Lourdes. D’abord brancardier, j’ai été affecté par la suite dans les salles des malades pour les aider à faire leur toilette, les habiller et leur permettre de participer aux différentes étapes des pèlerinages. Je trouve dans cet engagement physique et spirituel un accomplissement à ma volonté de servir « Nos Seigneurs les malades et les pauvres » conformément aux enseignements de l’Évangile et en parfaite communion avec le magistère de l’Église. Au fil de mon investissement dans les Œuvres de l’Ordre de Malte, j’ai été témoin des incidences tangibles subies par les personnes dans le besoin. Ce qui me marque aujourd’hui encore, c’est la diversité des missions auxquelles nous pouvons prendre part. En participant aux maraudes, en distribuant des denrées alimentaires lors des tournées de l’épicerie itinérante ou en rendant visites à des personnes en difficultés ou handicapées, ce sont des leçons de vie. Ce cheminement me renforce dans ma conviction : accueillir, secourir, soigner et accompagner son prochain est essentiel. Ce qui me frappe aussi, c’est l’esprit d’entraide au sein des équipes, les plus anciens et les plus aguerris initiant et soutenant les novices. Travailler ensemble est motivant et cela permet de surmonter bien des difficultés. Tous les bénévoles ne sont pas nécessairement catholiques, mais pour moi, l’ancrage dans la Foi est déterminant ; car aller au-devant des déshérités n’est ni inné ni aisé. À travers, le pauvre ou le malade, c’est la face du Christ souffrant que nous sommes invités à reconnaître. Cette expérience est donc à la fois spirituelle et bien concrète : surmonter nos propres appréhensions pour maîtriser une situation donnée et répondre de la manière la plus pertinente aux attentes de nos interlocuteurs, tel est l’enjeu de la mission. Cet appel à l’humilité et à la reconnaissance de la dignité de tout être humain – quelle que soit sa condition sociale ou physique – est le fondement chrétien sur lequel l’Ordre de Malte a bâti ses actions. Depuis près d’un millénaire, il promeut le bien-être de tous, fidèle à sa devise Tuitio fidei et Obsequium pauperum : nourrir, témoigner et protéger la Foi et servir les pauvres et les malades.
Jean-François Delmas
Délégué de l’Ordre de Malte France pour l’Oise
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