Le service à l’autel n’est pas quelque chose d’habituel, parmi tous ceux qui vont se lancer dans « l’aventure » peu nombreux sont ceux qui vont aller jusqu’au bout.
J’ai commencé à servir à l’été 2012, d’abord, j’y ai vu quelque chose d’anodin et sans intérêt particulier, juste un simple « coup de mains » à donner. Au fil des années et des messes passées, ce truc anodin est devenu essentiel pour moi. Ce n’était plus un simple service pour un mec en robe à l’autel, mais un service pour l’assemblée, le prêtre et le Seigneur.
Lorsqu’avec Pierre Sipolis, mon frère dans le service, nous avons pris la responsabilité des servants dans l’église St Paul, ma vision du service a encore évolué. Nous devions à partir de ce moment former les servants qui venaient proposer leur service et répondre aux attentes des prêtres qui ne cessaient de changer en fonction des messes.
Après avoir servi dans de nombreuses églises différentes, j’ai pu remarquer qu’il existe de nombreuses façons de servir. Cependant, nous servons tous la même personne et c’est à nous de trouver celle qui convient le mieux, le tout grâce à la liturgie. Il faut trouver un juste milieu entre la dévotion constante et le service ignorant. Tous les gestes que nous faisons ont un sens et un intérêt particulier.
Le principe d’être servants nous oblige à nous questionner sur notre foi, en particulier qui est celui que l’on vient servir en premier et pourquoi on vient le servir.
Pour ma part, le service à l’autel m’a façonné. Je suis passé de servant d’autel à servant dans la vie de tous les jours.
Malgré les moments de peine et de joie que j’ai pu côtoyer dans le service, il reste pourtant fortement ancré en moi et je peux l’affirmer aujourd’hui, si je suis comme je suis, c’est uniquement grâce au service à l’autel.
Nous restons des mecs ordinaires sans rien de plus (nous avons juste à un moment décidé de changer de banc dans l’église), mais nous avons dorénavant la flamme du service qui s’est allumée en nous.
La proximité à Jésus, Parole et Pain de vie, m’a fait découvrir à quel point Il nous aime et nous connait. Ces moments uniques passés au plus près des prêtres et de l’autel, à côtoyer le fondement même de la religion nous poussent à le faire connaitre aux autres et ainsi faire découvrir Jésus aux jeunes.
Quand je regarde en arrière sur toutes mes années de service, je pars serein. Les servants que nous avons formés sont compétents, j’ai pu donner un sens à ma vie et mettre en pratique ma foi. Ce que je souhaite à tous.
Au terme de ces 9 années de service en paroisse, ma plus grande satisfaction est très certainement de voir les servants que j’ai formés de A à Z s’épanouir et aujourd’hui prendre ma place.
Aujourd’hui, la flamme se transmet, une page s’est tournée, une génération est partie, elle laisse sa place à des jeunes qui eux aussi, vont avoir à découvrir ce que nul ne peut leur apprendre, mais qui donne un sens essentiel à leur service, un cœur à cœur unique avec le Seigneur.
Quand on est là, on ne sait pas à quoi on sert, mais lorsque nous ne sommes pas là, on comprend notre importance et notre intérêt.
Vianney