Dans toute activité pastorale, Dieu en est le cœur, et toute mission est placée sous Son regard et celle de Son Esprit Saint.
Il y a 10 ans, dès mes 1ers pas dans l’Eglise, j’ai été bouleversée par le verset Mt 25,40 qui me guide depuis et est au cœur de ma consécration à Dieu. J’ai eu la grâce d’avoir pu partager durant une période donnée cette charité du cœur et l’évangélisation auprès des malades, des détenus, des « petits en taille et en esprit » vers qui le Seigneur nous envoie pour annoncer Son Amour infini et miséricordieux.
Auprès de l’Arche, j’ai été désarçonnée par l’accueil si plein de tendresse et de joie des personnes accueillies. Elles ont cette attention et cette présence à l’autre qui me fait penser au Christ. Il les habite pleinement ! Les personnes en situation de handicap mental ne s’encombrent pas de barrières inutiles : elles expriment leurs émotions, elles font preuve de beaucoup d’empathie et elles donnent, tout simplement. C’est une belle leçon de vie que j’ai vécu à leur côté par ces moments de partages simples, où l’on s’oublie pour être pleinement à l’écoute de l’autre.
À l’hôpital, c’est l’accueil des malades qui m’a toujours profondément touchée : leur attente joyeuse et impatiente de recevoir la communion, la « visite du Christ » comme ils disent. Ce rayon de soleil éclatant et réconfortant qui fait oublier un instant la souffrance physique et l’isolement familial subit au quotidien. Je garde en mon cœur les sourires, les larmes, les confidences douloureuses confiées à ma prière, et surtout leur confiance, l’accueil dans cette chambre qui devient le cœur de leur fragilité, de leur intimité.
Dans l’expérience à la Maison d’Arrêt pour des partages d’Evangile, c’est la confiance des détenus sur leur quotidien, la douleur de la rupture avec leurs proches, mais aussi sur la conscience de leurs erreurs, le souhait de « se racheter » et la peur de ne pas y arriver qui m’a ému. Les rencontres leur permettent d’exprimer leurs craintes, leurs peines mais aussi leurs colères et cela sans peur de notre jugement. Notre présence est humble écoute, soutien et encouragement dans leurs espérances qu’ils confient au Seigneur, Christ consolateur et miséricordieux.
Aujourd’hui, je vis l’attention aux plus fragiles au sein même de l’Ehpad où je travaille : l’écoute des résidents, des familles, leur besoin de réconfort, d’échanger un peu de leurs souvenirs mais aussi l’accompagnement dans le deuil. Je rends grâce à Dieu pour ces moments offerts, cette confiance des résidents qui nous accueillent aussi dans leur intimité… et ce sont eux qui nous remercient, parfois gênés de nous avoir pris du temps ! Il y a également les moments partagés entre collègues, l’importance de l’écoute, du soutien apporté. Il n’est pas toujours simple de travailler en équipes, de garder patience alors même qu’on ne se choisit pas, telle une communauté. Je n’y ai jamais caché ma foi. Je la vois comme une proximité et une visibilité discrète rendant le Christ « abordable et accessible ».
Depuis près de 10 ans, je suis catéchiste auprès d’autres « petits » : enfants, ados, adultes. Le Christ a envoyé ses disciples « aux quatre coins de la terre » pour évangéliser les nations et faire connaître la Bonne Nouvelle du Salut pour tous. C’est une joie de L’annoncer avec l’espérance que les jeunes et futurs « enfants de Dieu » ressentent et vivent la présence du Christ Jésus dans leur quotidien, découvrent Son Amour et désirent vivre les valeurs chrétiennes avec le défi de la société actuelle. C’est une grâce de voir leur cœur « d’enfant » s’ouvrir à LA rencontre, de voir l’Esprit Saint agir et leur délivrer la Vérité.
Par l’Ordo Virginum, j’ai fait le choix d’une vocation au cœur du monde car au cœur de chaque mission, chaque rencontre, chaque jour c’est le Christ qui se donne en abondance ! Il n’y a qu’un Dieu d’Amour pour faire cela ! Qu’Il soit béni !
Sandrine Linger, o.v.
(Vierge consacrée)